Tinos
Il y a des millions d’années, on dit que la Mer Egée n’existait pas, et que les Iles Grecques étaient les sommets d’une région reliant la Grèce et l’Asie Mineure.
On dit aussi que son mont le plus élevé, Tsiknias, était la résidence d’Eole, dieu des vents.
L’histoire de l’île commença 3000 ans avant JC : Ioniens, Phrygiens, Phéniciens, Cariens et Lélèges.
Puis suivirent plusieurs dominations : Perses, Athéniens, Spartiates, Macédoniens, Ptoléméens, Romains…

Le Temple de Poséidon était le sanctuaire le plus important dans la région égéenne. C’était un passage obligatoire, purificateur, avant d’atteindre l’île sacrée de Délos.
En 325, Tinos fait partie de Byzance.
Les pirates étaient fréquents, voici pourquoi les villages sont tous haut-perchés, et peu visibles de la mer.
En 1204, les Vénitiens mirent fin à la domination de l’Empire Byzantin.
Son histoire contemporaine démarra en 1207, lorsque Tinos et Mykonos furent accordés en concession aux frères vénitiens Gkyzi : Ανδρέας et Ιερεµίας Γκίζη. Les Vénitiens établirent leur siège à Exombourgo, et l’île connut alors une forte croissance de son économie et de sa population. Le règne des Vénitiens dura près de cinq siècles, l’île fut sous l’administration directe de la République de Venise.

Tinos fut peuplée par les Francs – principalement français et italiens – qui y vinrent avec leurs habitudes et leurs modes de vie, catholiques.
Au cours de la période vénitienne (1390-1715), Tinos fut l’une des îles les plus peuplées de l’archipel. Bien que très arides, ses terres furent cultivées de façon intensive en « restanques », produisant principalement des céréales, des légumineuses, du vin, des figues, et d’autres produits, capables de nourrir non seulement ses habitants mais aussi les nombreux réfugiés arrivés ici pour échapper à la cruauté des Turcs.
Les Tiniotes commencèrent aussi l’apiculture, la volaille (y compris les pigeons), l’élevage, la pêche, la sculpture sur marbre, la vannerie, la poterie et le ver à soie.
En 1453, les Turcs capturèrent Constantinople. La Grèce continentale et les îles tombèrent dans les mains des Turcs l’une après l’autre. Toutefois, l’organisation militaire des Vénitiens, la bravoure des Tiniotes et la fortification du château d’Exombourgo évitèrent les attaques ennemies.
Finalement, l’île tomba le 5 Juin 1715, face à 67 navires turcs, et à 25 000 soldats turcs. Tinos fut le dernier territoire libre grec et chrétien occupé par les Turcs, environ 50 ans après la chute de la Crète (1669).

En fait, les Turcs n’ont jamais vraiment colonisé l’île. Ils ont réduit leur présence à une petite garnison pour maintenir l’ordre et de percevoir des impôts, ce qui fut considérablement moins que les autres régions du pays. Les Tiniotes gardèrent beaucoup de libertés en termes d’économie locale, de croyances religieuses et de comportement social.
A l’époque, Tinos fut la capitale économique des Cyclades, avec la plupart des résidents (24 000 à 28 000) des Cyclades.
Tinos hissa le drapeau de la Révolution de 1 821 parmi les premières îles de la Grèce, en Mars, dans le village de Pyrgos, avec le mouvement dirigé par George Palamaris.
L’événement le plus important fut la découverte de l’image de la Vierge, le 30 Janvier 1 823. Le fait fut reçut comme le signe de Dieu, et comme un excellent présage pour le progrès de la Révolution. De nombreux chefs, tels Kolokotronis, Kanaris, Nikitas, Makriyannis, etc, visitèrent l’île pour honorer la Vierge Marie. Depuis lors, Tinos est inextricablement liée à la Vierge Marie.
C’est l’Ile Sainte par excellence, l’île de pèlerinage de tous les Orthodoxes Grecs.

L’histoire de Tinos est aussi très liée à l’épopée de 1 940. Le 15 Août de cette année, un sous-marin italien torpilla et coula le croiseur grec Elli. Le navire de la marine grecque était arrivé sur l’île – comme d’habitude – pour la célébration de la Vierge Marie, fêtée le 15 Août. Ceci fut considéré comme le plus grand défi des ennemis, comme une immense provocation, et cela a fortement marqué la participation de la Grèce dans la Seconde Guerre mondiale. On pense que les Italiens ont délibérément choisi ce jour (15 Août) et cet endroit (Tinos), car Tinos était le centre de l’hellénisme et de l’orthodoxie au début du XIX° siècle.

Trésors archéologiques, vestiges, mémoire…
Tinos recense plus de 50 sites archéologiques majeurs.
Parmi ces derniers :

• Le temple de Poséidon et d’Amphitrite, à Kionia. Ce fut l’un des plus importants lieux de culte pour les anciens Grecs, directement associé à la création et à la vie de la cité antique de Tinos, à partir du IV° Siècle avant JC. Il est le seul temple dans les Cyclades entièrement dédié à Poséidon, dieu de la mer. Il attirait alors beaucoup de gens de toute la Grèce, il tait le lieu de jeux théâtraux divers, et célèbre pour les sacrifices de chèvres. Il y avait des statues géantes de Poséidon et d’Amphitrite. Amphitrite, épouse de Poséidon, était adorée pour ses propriétés curatives par les femmes qui ne pouvaient pas avoir d’enfants. Le sanctuaire avait une réputation semblable à celui d’Épidaure pour les malades, grâce à ses vertus bénéfiques. Son environnement (le bosquet et la mer) favorisait aussi la guérison. Les prêtres du temple, parmi d’autres fonctions, intervenaient chirurgicalement sur des patients.
• Le château d’Exombourgo. Au cours de la période vénitienne (1 390-1 715), le château a été transformé en une forteresse imprenable, dans lequel il y avait plus de 650 maisons, des églises, et plusieurs espaces auxiliaires tels que les entrepôts, les réservoirs d’eau, etc. La fureur turque a hélas entraîné sa destruction complète. Les jours d’air pur, on voit du site toutes les Cyclades voisines : Syros, Mykonos, Délos, Paros, Naxos, Siphnos, Ios, et aussi Ikaria.

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